5 voies pour le mont Blanc : la voie du Pape, par le versant sud italien

Le refuge Gonella. ©Lise Billon

Amateurs de quiétude et d’ambiance italienne cet itinéraire – nommé aussi voie des aiguilles Grises bien que n’y passant pas – est fait pour vous. Le mont Blanc existe dans sa version sauvage et non mécanisée qui plus est, sans accroître la difficulté technique de l’entreprise. Lorsqu’au col du Dôme, vous retrouverez les foules « françaises » le sentiment du bon choix viendra décupler le plaisir du sommet.

Itinéraire

Départ : Cantine de la Visaille (1700m. Val Vény)

Départ de la mécanique humaine : idem

Engagement/Difficulté : II PD 

Dénivelée : J1 (+ 1371 m) J2 (+1739 m)

Horaires : J1 (5 heures) J2 (entre 10h et 15h).

Refugio : Gonella (3071m)

J1 : Du parking, remonter la route jusqu’au lac de Combal. Avant le pont (traversant la Doire) prendre la piste à droite vers le lac du Miage. Par le sentier derrière le bar, suivre la moraine (marquage) jusqu’au glacier du Miage (pierreux). Le remonter par son milieu jusque 2600m (jonction des glaciers de Bionnassay italien et du Dôme). Repérer et emprunter le sentier (équipé) sur le flanc ouest des aiguilles Grises pour atteindre le grand névé en rive droite du glacier du Dôme que l’on remonte en diagonale jusqu’à l’éperon rocheux qui porte le refuge. Gravir ce ressaut et atteindre le refuge.

J2 : Du refuge, traverser vers le nord (névés, rochers, passages raides) pour gagner le glacier du Dôme. Passage à repérer la veille. Remonter le glacier, rive droite puis en son centre. Remonter la pente comprise entre à main gauche la Tour, le col des aiguilles Grises et à main droite, un contrefort rocheux issu du dôme du Goûter. Rejoindre le col des aiguilles Grises (pente plus raide. 3810m). Gagner le Piton des Italiens (4002m) puis l’arête de Bionnassay vers l’est. Laisser le sommet du dôme du Goûter à gauche pour rejoindre col du Dôme et abri Vallot où l’on retrouve la voie « normale » du Goûter.

le Pape en question, Achille Rati devenu Pie XI, était alpiniste expérimenté

Les différentes descentes depuis le sommet

Selon les conditions de neige, l’évolution de la météo, l’état de fatigue, la logistique voiture… plusieurs itinéraires de descente sont envisageables depuis le sommet du mont Blanc. La descente sera quoi qu’il en soit longue, fatigante, souvent plus technique que la montée et réclamera vigilance, regain d’énergie.

Par le Goûter vers le Nid d’Aigle 

C’est l’itinéraire en sens inverse. Descendre l’arête ouest/ nord-ouest, passer au pied de l’abri Vallot puis la pente soutenue en direction du col du Dôme, à main gauche. Descendre la face nord-ouest du dôme du Goûter, longer la crête neigeuse et sommitale de l’aiguille du Goûter. Descendre (désescalade délicate) l’éperon en bordure du couloir sur environ 500m puis traverser le Grand Couloir. Glacier de Tête Rousse puis Nid d’Aigle (dernier train 17h ou 19h selon calendrier).

Par les trois monts vers l’aiguille du Midi

Idem, sens inverse. Du sommet, descendre nord vers le Mur de la Côte puis le col de la Brenva. Remonter (!) au col du mont Maudit par ses pentes ouest. Prendre pied dans la face nord du Maudit (rappels) puis en diagonale droite, sous les séracs rive droite pour atteindre le col Maudit. Remonter nord-ouest à l’épaule du Tacul. Descendre versant nord les pentes du mont Blanc du Tacul jusqu’au col du Midi, longer la face sud de l’aiguille du Midi puis remonter au téléphérique (dernière montée harassante… pour soulager cet ultime effort, pensez aux anciens qui devaient descendre la vallée Blanche)

Par les Grands Mulets vers le Plan de l’Aiguille 

Possibilité au niveau du col du Dôme (env 4240m) de descendre par les Grands et Petits Plateaux sur le refuge des Grands Mulets puis le Plan de l’Aiguille. A n’entreprendre qu’en connaissance des conditions.

Possibilité du col de la Brenva, vers l’ouest de rejoindre le Grand Plateau (et l’itinéraire des Grands Mulets) par le Corridor en contournant par la droite la zone de séracs.

Remarques

Si vous faîtes le choix d’une descente versant France, cela imposera une logistique voiture et un retour côté Courmayeur, contrainte très vite digérée devant les menus d’antipasti, pizzas et autres polenta alla valdostana.

Un peu d’histoire et de culture alpine pour briller au refuge : le Pape en question, Achille Rati devenu Pie XI était alpiniste expérimenté (mont Rose, Cervin, mont Blanc…). C’est à la descente qu’il avait emprunté cet itinéraire qui portera son nom.

Topo

On ne peut que vous conseiller le topo de François Damilano Mont Blanc, 5 voies pour le sommet, chez JMEditions.