5 voies pour le mont Blanc : les Grands Mulets, dans les pas des pionniers

Les vases communicants ont fonctionné. Ce que les trois monts ont gagné en fréquentation ces dernières décennies, les Grands Mulets l’ont perdu (sauf au printemps avec le salutaire ski de montagne qui préfère cet itinéraire). La faute aux crevasses et aux séracs – pourtant valables ailleurs – et aux 1800 de D+ du summit day. Voyons le verre à moitié plein, on y sera plus tranquille pour goûter à l’ambiance sauvage de cette voie historique.

Itinéraire

Départ : Chamonix (téléphérique de l’aiguille du Midi. 1038m)

Départ de la mécanique humaine : Plan de l’Aiguille (station intermédiaire du téléphérique de l’aiguille du Midi. 2310m)

Engagement/Difficulté : II PD 

Dénivelée : J1 (+ 820 m) J2 (+1780 m)

Horaires : J1 (4 à 5 heures) J2 (entre 10h et 15h).

Refuge : des Grands Mulets (3051m)

J1 : De la station intermédiaire, gagner le Plan Glacier par la moraine du glacier des Pèlerins (marquage). Traverser à plat et remonter la moraine (rive gauche) pour passer à l’ancienne gare des Glaciers (2414m).  Accéder à la rive droite du glacier des Bossons, traverser horizontalement (toujours Plan Glacier) jusqu’à la Jonction, crevasses, séracs et trace en conséquence puis remonter la côte des Grands Mulets vers les rochers où se trouve le refuge (câbles. 3051m)

J2 : Du bas du refuge,  traverser vers les Petites Montées pour gagner le Petit Plateau (3650m. Séracs, ne pas traîner). Gravir une pente plus raide (Grandes Montées) vers le Grand Plateau puis on rejoint par le sud-ouest l’itinéraire du Goûter (entre le col du Dôme et l’abri Vallot).

Le refuge des Grands Mulets sur son étrave rocheuse (3051 m). ©Ulysse Lefebvre

Les différentes descentes depuis le sommet

Selon les conditions de neige, l’évolution de la météo, l’état de fatigue, la logistique voiture… plusieurs itinéraires de descente sont envisageables depuis le sommet du mont Blanc. La descente sera quoi qu’il en soit longue, fatigante, souvent plus technique que la montée et réclamera vigilance, regain d’énergie.

Par le Goûter vers le Nid d’Aigle

C’est l’itinéraire en sens inverse. Descendre l’arête ouest/ nord-ouest, passer au pied de l’abri Vallot puis la pente soutenue en direction du col du Dôme, à main gauche. Descendre la face nord-ouest du dôme du Goûter, longer la crête neigeuse et sommitale de l’aiguille du Goûter. Descendre (désescalade délicate) l’éperon en bordure du couloir sur environ 500m puis traverser le Grand Couloir. Glacier de Tête Rousse puis Nid d’Aigle (dernier train 17h ou 19h selon calendrier).

Par les trois monts vers l’aiguille du Midi

Idem, sens inverse. Du sommet, descendre nord vers le Mur de la Côte puis le col de la Brenva. Remonter ( !) au col du mont Maudit par ses pentes ouest. Prendre pied dans la face nord du Maudit (rappels) puis en diagonale droite, sous les séracs rive droite pour atteindre le col Maudit. Remonter nord-ouest à l’épaule du Tacul. Descendre versant nord les pentes du mont Blanc du Tacul jusqu’au col du Midi, longer la face sud de l’aiguille du Midi puis remonter au téléphérique (dernière montée harassante… pour soulager cet ultime effort, pensez aux anciens qui devaient descendre la vallée Blanche)

Par les Grands Mulets vers le Plan de l’Aiguille

Possibilité au niveau du col du Dôme (env 4240m) de descendre par les Grands et Petits Plateaux sur le refuge des Grands Mulets puis le Plan de l’Aiguille. A n’entreprendre qu’en connaissance des conditions.

Possibilité du col de la Brenva, vers l’ouest de rejoindre le Grand Plateau (et l’itinéraire des Grands Mulets) par le Corridor en contournant par la droite la zone de séracs.

Remarques

Toujours pour les allergiques aux remontées mécaniques, possibilité depuis la vallée de rejoindre le refuge soit en partant de la plateforme du tunnel du mont Blanc (on rejoint l’ancienne gare des Glaciers) soit au départ du hameau du Mont (tremplin olympique), Gîte à Balmat et Jonction. 

L’itinéraire à ski par les Grands Mulets penche de plus en plus vers l’arête nord du Dôme moins exposé aux chutes de séracs. Revers de cet atout, la voie par cette arête est plus soutenue (AD, raideur, glace, ambiance plus « aérienne »)

Un peu d’histoire et de culture alpine pour briller au refuge : les premiers ascensionnistes (Paccard et Balmat 1786) avaient globalement emprunté cet itinéraire mais au Grand Plateau, s’étaient élevés par les pentes raides vers les Rochers Rouges. Chapeau…

Topo

On ne peut que vous conseiller le topo de François Damilano Mont Blanc, 5 voies pour le sommet, chez JMEditions.